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Maribou State - Portraits

Chronique publiée sur le site Trip-hop.net




Lors de toute découverte, les mêmes mécanismes psychiques se mettent en place. D'abord la curiosité, puis si l'objet intrigue assez, le désir. Que ce soit en amour ou en musique, au moment où la nouveauté intéresse, cette dernière est belle. Le temps passé à arpenter les instants de vie en sa compagnie, est de ce fait, que bonheur. Cela est valable pour cette jolie fille au tempérament bien trempé et au regard captivant qui vous a souri un jour forcément beau, ou pour cette mélodie qui vient emplir vos oreilles de nappes électroniques merveilleuses. Mais que ce soit en amour ou en musique, le désir peut se faner au fur et à mesure que la vie déroule, que le chemin se parcourt. C'est lorsque la découverte s'est tarie que l'on constate si l'intérêt dépasse le désir premier et que l'on se rend compte si cette dernière sera plus qu'un simple instant de vie. C'est à partir de là que l'on sait si l'on tient quelqu'un ou quelque chose d'important, qui vous accompagnera pour un moment. C'est le cas avec cette jolie fille en question, qui ne cesse de s'embellir de jour en jour, c'est également le cas avec le premier album de Maribou State, Portraits. Si l'album est sorti un 1er juin 2015, il m'a fallu parcourir le chemin qui nous mène à aujourd'hui pour pondre cette chronique. Tout d'abord pour assimiler l'oeuvre, ensuite pour trouver la manière d'écrire leur musique. Sortie signée Counter Records (une sous-division de Ninja Tunes), Portraits est un album superbement bien dosé, ingénieusement situé entre rythmique dansante et mélodie planante, à mi-chemin donc, entre musique de club, remuante, et bande originale pour vos rêveries casanières. Les protégés de Fatboy Slim distillent durant 40 minutes une musique tantôt lascive (Say More avec Jono Mc Clery, qui mériterait d'être un générique de James Bond ou Home et Varkala qui débutent et clôturent ô combien magnifiquement l'album), tantôt plus rythmée (Rituals et ses loops d'une précision d'horloger, Natural Fools, sa boucle de guitare et ses touches d'Asie). Cette jolie fusion, entre orage contenu et fraîcheur de l'aurore, permet de toucher à des moments de grâce extrême, comme Raincoats, qui nous transporte par ses complaintes féminines d'une sensualité exacerbée, The Clown, avec Pedestrian, qui fut à l'origine de ma découverte ou encore Steal avec Holly Walker et cette intensité crescendo qui vient, puis va et revient enfin pour une explosion maîtrisée. Ce qui frappe dans cette musique, c'est la richesse et la précision des morceaux des deux producteurs qui résonnent à tous les niveaux. En véritables architectes, ils ont fourni une oeuvre aux samples sculptés, aux rythmiques efficaces et aux partitions jouées " live ", afin de créer des cathédrales qui résisteront non seulement au temps, mais également aux passages scéniques. Le regret unique pour cet album est la relative courte durée de ce dernier. 40 minutes, c'est trop peu, surtout après l'écoute des chutes, disponibles sur le Soundcloud de l'entité (Soundcloud que je ne peux qu'encourager à explorer, tant leurs différents mixes et morceaux passés méritent également votre oreille bienveillante). En amour comme en musique, lorsque l'instantanéité de la découverte perdure plus longtemps que l'attrait curieux pour une nouveauté, on sait que l'on tient quelque chose de beau, que l'on touche à quelque chose de grand. Cette alchimie durera alors dans le temps, marquera la chair et l'esprit. C'est effectivement le cas avec cette jolie fille. C'est définitivement le cas avec Portraits de Maribou State.




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